Islam en Chine sous la dynastie Ming

À la fin de la dynastie Yuan, de nombreux Mongols ainsi que les musulmans arrivés pendant qu'ils étaient au pouvoir restent en Chine après la chute de la dynastie. La plupart de leurs descendants prennent des noms chinois et deviennent partie intégrante du monde culturel diversifié de la Chine[1]. Sous la dynastie Ming (1368-1644), les musulmans adoptent véritablement la culture chinoise, la plupart d'entre parlant couramment le chinois et adoptant des noms chinois. Nankin, la première capitale des Ming, devient un centre d'apprentissage de l'islam. En conséquence, les musulmans sont devenus "indiscernables en apparence" des Chinois[2].

La dynastie Ming vois le déclin rapide des communautés musulmanes des ports maritimes, pourtant présente en Chine depuis l'époque de la dynastie Tang. Ce déclin est dû à l'arrêt de tous les échanges commerciaux entre les ports maritimes chinois et le monde extérieur, qui intervient au début du XVIe siècle, lorsque, face à la recrudescence des attaques de pirates l'empereur Jiajing décide la fermeture complète de la frontière maritime dans le cadre de la politique dite haijin (littéralement « mer interdite »)[3]. Dès lors, les marchandises provenant de l'étranger ne peuvent entrer en Chine que via le système de tribut, ce qui revient à faire du commerce un monopole étatique. À noter que, si le commerce officiel a bien été stoppé, cela provoque une explosion de la contrebande et, donc, de la piraterie. Par la suite, l'interdiction est levée puis rétablie à plusieurs reprises, la date de levée la plus ancienne proposée étant 1567[4], mais cela ne change rien à l'obligation de passer par le tribut pour toute forme de commerce.

  1. Richard Bulliet, Pamela Crossley, Daniel Headrick, Steven Hirsch, Lyman Johnson, and David Northrup. The Earth and Its Peoples. 3. Boston: Houghton Mifflin Company, 2005. (ISBN 0-618-42770-8)
  2. Israeli(2002), pg. 292
  3. Gernet 2005, p. 165-167
  4. (en) Gang Deng, Maritime Sector, Institutions, and Sea Power of Premodern China, Wesport (Conn.)/London, Greenwood Press, , 289 p. (ISBN 0-313-30712-1, lire en ligne)

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